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LE BLOG

Sur les routes de Patagonie

Comme nous vous l’avions indiqué sur notre page Facebook, nous avons craqué : nous ne partirons pas de Buenos Aires plein Ouest vers Santiago du Chili mais directement de Ushuaia, au bout du monde !


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Nous avons donc pris un vol pour Ushuaia, ce qui nous a forcé à passer de nouveau des heures sur les vélos à les démonter, à les protéger avec des tonnes de papier à bulles, et à les remonter – le tout dans l’aéroport de Buenos Aires, entre minuit et 4h du matin. L’avantage de ces opérations est qu’on commence à bien maitriser la mécanique de nos bêtes !


Et nous voilà débarqués à Ushuaia (Argentine), en Terre de Feu. Le Pôle Sud, l’Antarctique, n’est qu’à quelques centaines de kilomètres de nous. Le Cap Horn, déchaîné, nous en sépare.


Un petit coup d’œil à une carte de la région vous permettra de comprendre la géographie particulière du lieu : si les Argentins ont réussi à fonder la renommée de Ushuaia comme ville « la plus australe », c’est en fait le Chili qui a la ville le plus au Sud : Puerto Williams.


Carte Patagonie

Ushuaia est une ville sans grand intérêt, mais au bon gout de bout du monde : ici, tout le monde a une histoire.

On ne se retrouve pas à Ushuaia par hasard.

Nous croiserons ici des scientifiques menant des expéditions d’observation de la faune Antarctique, des écologistes qui observent les effets du réchauffement climatique sur le Pôle Sud, des quinquagénaires fortunés venus embarquer sur un bateau de croisière qui les emmènera au Pôle Sud dans l’univers feutré de leur cabine chauffée, et bien entendu des cyclistes qui viennent de parcourir des milliers de kilomètres depuis le Nord (certains viennent de très au Nord, comme Cristian, un allemand parti de Cordoba, ville coloniale d’Argentine, ou comme les Burkies, un couple suisse incroyable parti il y a vingt mois d’Alaska !).


Si cela peut en rassurer certains d’entre vous, nous ne sommes donc pas les seuls à avoir de grands projet de voyage à vélo : cette ville regorge de cyclo-touristes aventuriers !


Nous avons monté nos vélos directement sur la moquette moelleuse de l’aéroport. Nous sommes donc prêts à enfourcher nos fiers destriers. Nous avons hâte de prendre la route : depuis le temps que nous en parlons !


Nous traverserons la Terre de Feu, qui est en fait une gigantesque île, séparée du continent Sud Américain par le fameux détroit de Magellan.


Les paysages de montagnes acérées et enneigées succèdent aux gigantesques steppes jaunies par le soleil et balayées par le vent. Ici, c’est l’été austral. Et pourtant, nous supporterons aisément les manteaux et polaires techniques.


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Nous dormons tour à tour dans des bivouacs de rêve (cabanes abandonnées au bord d’un lac), des casas de ciclistas (auberges de jeunesse dédiées aux cyclistes au long cours, souvent gratuites et mises à disposition par un propriétaire attentionné, généreux et souvent fan de cyclo-tourisme) et dans des estancias (de gigantesques exploitations agricoles, tenues par des fermiers souvent saisonniers qui viennent faire paître les moutons et les tondre).


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Lors d’une soirée dans une ferme paumée au milieu des steppes, nous avons pioché dans les maigres réserves de notre batterie d’ordinateur pour regarder à nouveau votre vidéo surprise : merci à vous les amis, cette vidéo est toujours aussi touchante !


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NB : les cyclo-touristes intéressés par ces bons plans logement sur la route peuvent nous contacter via le site (ou la page Facebook) pour des indications plus précises.


Un énorme MERCI à Nicolas pour la tente (et à Victor pour son acheminement transatlantique) qui remplit très bien son rôle et tout ça pour un poids optimal!


A Rio Grande, ville industrielle dénuée d’intérêt et cœur économique de la Terre de Feu, nous retrouverons Charles et Claire, deux cyclistes Français ayant un projet similaire au notre : V-Liberté (www.v-liberte.com). Ces deux sportifs feront quelques unes des étapes suivantes avec nous.


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Le vent patagon nous causera beaucoup de malheur sur les jours qui suivront. Raphaël et d’autres nous avaient pourtant prévenu : la Patagonie c’est magnifique, mais ça souffle ! Difficile pourtant d’imaginer comment cet obstacle invisible peut nous réduire à de simples fétus de paille. Un vent constant à plus de 60 km/h avec des rafales régulières à près de 90 km/h nous contraint à faire des journées de moins de 20 kilomètres quotidiens. Après les 80 kilomètres quotidiens du Sud de la Terre de Feu, nous voilà bien ralentis.

Une règle d’or : le vent nous fera toujours face, quel que soit notre cap !


Heureusement que les potes de la BBDP et de VP nous avaient préparé des stickers de folie. Les potes, vous nous avez accompagné dans ces galères : on a sué sur vos visages qu’on avait pas d’autre choix que de regarder tant le vent de face nous forçait à baisser la tête !


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Nos photos ne l’illustrent pas vraiment, mais ce vent incessant est épuisant. Nous tenterons de vous en faire un compte rendu dans nos vidéos, mais cela ne rendra certainement pas fidèlement l’aspect étourdissant de ces bourrasques du bout du monde !


Ces tourbillons auront raison de nous à la frontière entre l’Argentine et le Chili : nous optons à deux reprises pour du stop, et cela nous permettra d’avancer dans les étapes, bien à l’abri des bourrasques derrière un pare-brise de pick-up chauffé.


Nous gagnerons une semaine de vélo en quelques heures de voiture et traverserons par la même occasion le fameux Détroit de Magellan sur un ferry ballotté par les vents, emprunté voici plus de 500 ans par le pionnier des « Tourdumondistes ». Au revoir Terre de Feu, bonjour cher continent !


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Après une journée de repos à Punta Arenas, nous repartons de plus belle vers le nord.


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Nos aventures australes nous emmèneront également dans une baie complètement isolée, la baie Seno Otway, à la rencontre de pingouins après 10h de vélo en vent de face sur du « ripio » (piste caillouteuse bien sale, vous en entendrez parler).


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Nous avons également eu de nombreux échanges avec des Chiliens qui nous ont emmené à la découverte des Selk’Nam et des Alakalufs, peuplades ancestrales de la Patagonie.

A ce sujet, nous vous suggérons la lecture de « Qui se souvient des hommes », de Jean Raspail, qui retrace l’épopée du peuple des Alakalufs et leur domination et extermination par les Occidentaux. Merci à Philippe pour sa recommandation de lecture !


Nous vous souhaitons à tous et à toutes une bonne reprise suite aux vacances et un joyeux et beau mois de Mars. Promis nous revenons bien rapidement vers vous avec les chroniques de nos pérégrinations Patagonnes : une semaine de randonnée en autonomie à parcourir un joyau du continent Sud Américain, le parc national Torres Del Paine.


Et merci à tous pour toutes vos petites nouvelles et attentions venues du Vieux Continent ! C’est ça qui nous permet de lutter contre le vent et le froid !


Et enfin, voici quelques infos pratiques pour les futurs cyclo-voyageurs…


Nos étapes :

  • Ushuaia – Lago Escondido : 65 km

  • Lago Escondido – Tolhuin : 55 km

  • Tolhuin – Estancia Viamonte : 73 km

  • Estancia Viamonte – Rio Grande : 42 km

  • Rio Grande – San Sebastian : 81 km

  • San Sebastian – Punta Arenas : 350 km

  • Punta Arenas – Pinguinera Seno Otway : 45 km

  • Pinguinera Seno Otway – Gobernador Philipi : 65 km

  • Gobernador Philipi – Villa Tehuelche : 35 km

  • Villa Tehuelche – Puerto Natales : 210 km

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