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LE BLOG

Et une traversée des Andes, une !!

Après quasiment deux semaines de repos entre Puerto Montt, Santiago et Valparaiso, il a bien fallu reprendre la route vers le nord.


Et en guise de route, c'est même une autoroute à deux fois quatre voies qui s'est offerte à nous dès la sortie de Santiago!




La sortie de la capitale chilienne ne s'est pas avérée si compliquée que ça… à condition cependant de ne pas trop regarder vers l'est les contreforts impressionnants de la cordillère des Andes que nous nous apprêtons à franchir.


Une première autoroute, l'autopista de los libertadores, nous emmène jusqu'à la ville de Colina. Il nous a pourtant été possible, en soulevant parfois nos vélos au dessus des barrières de sécurité de l'autoroute, d'esquiver l'autoroute jusqu'à Colina, à 30km de Santiago environ.


Cependant, dès la sortie de Colina, fini de rire : nous passons un péage en contournant la barrière, nous faisons fi des panneaux indiquant l'interdiction de circulation des vélos et nous enfilons nos casques, dérisoires protections face aux voitures et des camions qui nous doublent à 120km/h.


Nous parcourons ainsi une trentaine de kilomètres à côtoyer des semi-remorques aux klaxons hurlants. Que nos fervents admirateurs se rassurent : nous avons droit à une belle banquina, une bande d'arrêt d'urgence tout le long de l'autoroute. Cette banquina est jonchée parfois d'éclats de verre, mais cette ligne blanche est un véritable rempart et nous permet d'avancer à l'honorable vitesse moyenne de 17km/h.


Nous arrivons au tunnel de Chacabuco après une bonne montée venue plomber notre vitesse moyenne. Ce tunnel est interdit aux vélos. Comme tout le reste de l'autoroute, certes, mais cette fois, un agent de l'autoroute nous stoppe et nous transporte en pickup de l'autre côté du tunnel. L'amabilité chilienne n'est plus à démontrer, mais voici une nouvelle preuve de leur souci des cyclistes!




Après le tunnel, une longue descente vers la ville de Los Andes nous permet de récupérer sur notre compteur des statistiques convenables.


Dans la ville de Los Andes, nous décidons de tenter une technique de cyclo-touriste recommandée par quelques uns des collègues rencontrés plus au sud : s'adresser aux pompiers de la ville.


Et voici comment on se retrouve à passer la nuit dans une caserne de pompiers adorables, à essayer leur attirail, à grimper dans leurs camions d'intervention, à utiliser leurs douches et leur cuisine, à squouater leur connexion wifi et à jouer avec Feña, le chien mascotte de la Primera Compañia de Los Andes.

Union es Fuerza, l'union c'est la force, tel est leur slogan. En guise de force, l'union et l'altruisme de ces soldats du feu passionnés nous a permis de bien récupérer avant de nous attaquer aux Andes!








Nous quittons donc Los Andes le lendemain en direction de la frontière avec l'Argentine. À partir de maintenant, nous grimperons sans cesse, en partant de Los Andes à 800m d'altitude et en arrivant à la frontière, au tunnel du Cristo Redentor, à 3185m d'altitude.

Seuls 70km nous séparent de cet objectif haut en altitude, et faible en oxygène!

Autant dire que ça va grimper sec, et que l'arrivée en Argentine va se mériter!




Une grève des mineurs de la région, riche en cuivre (le Chili en est le troisième producteur mondial), nous empêchera d'avancer très vite dans la journée. C'est bien dommage, car nous étions sans aucun doute partis pour tenir un bon 30km/h de vitesse moyenne en montée.




Mais cette grève aura des impacts positifs. Et notre rythme de cyclo-touristes non pressés par le temps nous permettra de les apprécier pleinement.

- Nous allons faire la rencontre de Pawel, un cycliste polonais plutôt expérimenté en cyclo-tourisme et très loquace! Nous passerons les trois prochains jours en sa compagnie.

- Nous allons profiter de cette courte journée pour faire notre halte du jour plus tôt que prévu, à Rio Blanco, minuscule localité au cœur des Andes, au pied des mines de cuivre. Les pompiers dévoués (tous sont volontaires et non payés) de cette bourgade nous accueilleront à bras ouverts, et cette fois ci, nous iront même plus loin : nous dormirons dans leur dortoir, sans avoir besoin d'utiliser nos matelas gonflables! Quitte à squouater, autant le faire comme il faut.

Un énorme merci à Lucho et Carlos pour leur accueil chaleureux, et pour les échanges que nous avons pu avoir au cours de la soirée!




Le lendemain, nous nous attaquons à la dernière partie de la montée. Les pompiers de Rio Blanco nous font bien comprendre qu'on est fous, qu'ils n'ont jamais vu de cyclistes traverser les Andes dans ce sens, que tous le font dans l'autre sens, bien plus facile.


Qu'à cela ne tienne, nous voici vers 11h au pied des fameux caracoles (escargots en espagnol). Il s'agit d'une série de courbes en épingles à cheveux qui donne le tournis rien qu'à les observer. D'en bas, ils sont sacrément impressionnants! On frémit en y voyant défiler une noria de camions sur ce camino internacional. La route relie en effet deux villes Sud américaines à l'activité économique importante : Santiago (Chili) et Mendoza (Argentine).





Nous mettrons trois heures et demie environ à grimper ces fameux caracoles et à prendre le temps de compter chaque virage, signalé par un panneau.



En conclusion, ils ne sont pas forcément si difficiles que ça physiquement parlant : leur vision est très impressionnante et affecte notre mental, mais cela ça n'est finalement pas plus que sur les routes de montagne que nous parcourons depuis le début de notre aventure.



En revanche, le soleil et l'altitude remplissent leur rôle à merveille : la tête nous tourne rapidement, et c'est avec les tempes dans un étau que nous parvenons en haut des caracoles.




Une série de tunnels pare-avalanches nous attend ensuite (toujours en montée, mais faut il le préciser?!), et quelques nouvelles jolies courbes alpines. Nous devons allumer nos « phares » pour traverser les tunnels, en croisant les doigts pour que les pilotes montagnards nous aperçoivent dans l’obscurité.


Nous arrivons en haut, à 3185m d’altitude, au Paso Internacional, marqué par l'entrée du tunnel Cristo Redentor, avec une bonne surprise : notre compteur altimètre se trompe de quelques mètres, et nous n'attendions donc pas le sommet aussi rapidement. Nos essoufflements au moindre coup de pédale nous indiquaient pourtant qu'on commençait à être bien haut!



Un camion de la Vialidad nous aide de nouveau à traverser ce tunnel bien étroit, et nous voici en Argentine, de l'autre côté des Andes!!


De la, nous pouvons voir le sommet glacial de l'Aconcagua, le plus haut sommet des deux Amériques, la plus haute montagne au monde après les Himalayennes! Le colosse de l’Amérique en impose du haut de ses 6962m, avec ses blocs de pierre et ses séracs menaçants.




Nous passons ensuite la douane encombrée avec un culot digne des cyclo-touristes les plus expérimentés : nous doublons des dizaines de véhicules pour faire tamponner nos passeports de cyclo-touristes, et épargnons ainsi de précieuses heures.


Ces heures gagnées, nous les passerons à chercher un endroit ou dormir dans le petit village de Puente Del Inca, à 2750m d'altitude.

Finalement, après avoir cru que nous passerons la nuit dans un hangar poussiéreux et froid, Fernando, un gérant d'hôtel, nous propose de poser nos matelas dans une pièce non utilisée de son hôtel.


Nous passerons donc la nuit dans une chaleur relative (un énorme trou dans la vitre laisse passer de l'air andin, sain, certes, mais frisquet!) et en compagnie de Pawel et de deux autostoppeurs français, Magalie et Stéphane.

Le lendemain, Fernando nous laisse l'accès à la cuisine de l'hôtel pour nous faire cuire un gros bol de porridge roboratif, et nous voilà en route.


Et ça descend!!!!!



Ça descend, donc il fait froid. Mais qu'importe! Notre chargement nous entraine et nous fait dévaler les vallées magnifiquement ocres de la Ruta 7 à une vitesse vertigineuse : entre 65 et 80km/h !!

Les paysages sont incroyables, les montagnes offrent toute la palette de couleur : rouge, jaune, gris, bleu, vert et même du blanc sur les sommets.





Nous parcourons ainsi 60km de descentes relatives. La mauvaise surprise du jour est qu'un sale vent souffle de ce côté des Andes, et qu'il nous faut souvent pédaler fort pour avancer. Et il y a même quelques montées, quelle arnaque!



Le soir, nous quittons Pawel qui décide de camper au pied des montagnes. Nous préférons tenter l'option "pompiers" dans la petite ville de Upsallata. Sans succès. Les pompiers argentins seraient ils moins accueillant que les chiliens? On aura pourtant tenté de faire marcher la concurrence en arborant nos stickers Bomberos Chilenos sur nos vélos.



Mais c'est finalement une bonne chose, car nous sonnons parfaitement au pif (et surtout au culot), chez des gens qui s'avéreront très gentils et accueillants. Nous campons dans leur jardin, ils nous prêtent du mobilier de camping (un luxe pour nos fessiers fatigués), ils nous laissent ranger nos vélos dans leur garage, nous leur racontons nos aventures, ils nous laissent l'accès à leur douche, nous leur chantons notre amour pour leur continent.

Ils finissent même par nous offrir le mate (une infusion typique Argentine, bue dans un récipient spécifique avec une paille en fer) et des alfajores (douceurs locales au dulce de leche, mais si, vous savez, cette confiture de lait savoureuse et presque pas assez calorique pour nos jambes de sportifs).



Nous passons une excellente soirée en compagnie de Dario, Cynthia et leurs deux petites filles, Julieta et Valentina. Nous les quitterons le lendemain matin avec un pincement au cœur et un coup de sonnette.



Nous traçons notre chemin vers Portrerillos, en flairant toujours l'arnaque qui s'annonce : ça ne descend plus du tout!

57km plus loin, nous nous posons à Portrerillos, au bord du lac du même nom , aux eaux turquoises surmontées de montagnes rouges.

Nous camperons ce soir dans le jardin de Maria, une habitante du village dont la maison à été déplacée pour former le lac qui s'étend à nos pieds, qui est en fait artificiel. D'un coup, ce lac paraît beaucoup moins gracieux!



Le lendemain, soit le sixième jour après notre départ de Santiago, nous filons vers Mendoza.

60km plus loin, nous voici en train de déambuler au milieu des champs de vigne, avec une vue imprenable sur les contreforts des Andes, que nous admirons désormais non sans une certaine fierté.




Nous posons enfin nos vélos contre les murs d'une bodega, pour une longue pause visite et dégustation dans les caves de Chandon (oui oui, de la même boîte que Moët et Chandon, c'est à dire LVMH) puis de la Bodega Norton. Nous allons donc faire pétiller nos palais sous les bulles du mousseux de Chandon, et rougir nos lèvres sous la robe rubis du Malbec, le vin Argentin le plus fameux.








Et c'est un peu guillerets que nous reprendrons la route pour rejoindre le centre de Mendoza.


La tumultueuse capitale du Malbec offre une jolie Plaza Independancia arborant des fontaines à l'eau rouge rappelant les litres de vin produits dans les parages. Le soir, nous dînerons d'une énorme pièce de bœuf bien méritée, arrosée d'une bouteille de Malbec dont les notes poivrées accompagneront parfaitement nos protéines du jour.




La suite de cette aventure se passera bien plus au nord, puisque nous prévoyons de rejoindre Cafayate en bus!

On vous voit venir, avec vos « Bouh les tricheurs ». Eh bien nous assumons : notre timing pour retrouver les potes, et l’intérêt limité de cette route (dixit les cyclo rencontrés çà et là) nous ont dissuadé de l’emprunter avec nos deux-roues.


À suivre donc...


Pour accompagner cet article, n'hésitez pas à visionner notre vidéo de cette aventure sur notre page "Videos".




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