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C'est les vacances : pas de vélo pendant deux semaines !
Après avoir passé cinq jours très agréables en compagnie de Samuel et Pablo à Puerto Montt, un bus nous a emmené, nous et nos vélos, directement à Santiago, la capitale du Chili.
Nous n’avions que très peu d’attentes quant à Santiago. Contrairement à Buenos Aires, elle ne renvoie aucune image de folklore, de monument ou de gastronomie particulièrement célèbre.
Et c’est peut être pour ça que nous avons adoré !
Nous sommes accueillis chaleureusement par Paul (dont les voisins ne savent pas apprécier la présence de deux vélos de baroude dans leur immeuble), un ami de Toulouse Business School, qui nous a donné tous ses conseils d’expatrié pour découvrir la ville.
En effet, il n’y a pas de monument célèbre. Mais le simple fait de déambuler dans la ville sous le soleil, sur nos vélos (sans les sacoches, autant dire qu’on volait !) nous semble merveilleux.
Santiago développe de plus en plus son réseau de pistes cyclables, elle met à disposition de ses habitants un excellent service de vélos en libre service, et elle abrite une communauté très active de cyclistes engagés. Nous avons notamment rencontré Frederic, un membre des Ciclistas Furiosos, qui organise chaque mardi une grande randonnée à vélo dans les rues de Santiago, rendues piétonnes pour l’occasion. Le cortège parcourt notamment La Alameda, l’artère principale de la ville, qui coupe le centre en deux parties. Une armée de cyclistes suréquipés (VTT ou vélos de route rutilants) envahit alors les rues de la métropole.
Tout bien réfléchi, ce qui nous plait à Santiago, c’est probablement aussi le soleil et notre tenue estivale (ici, c’est l’automne, vu que c’est l’hémisphère Sud, CQFD), si contrastée avec notre doudoune qui ne nous quittait jamais en Patagonie.
Mais apprécions aussi le Cerro San Cristobal, un véritable îlot de nature au milieu de la ville. C’est tout simplement une colline, à laquelle mène deux routes, empruntée par nombre de cyclistes et coureurs, venus grimper à 300m au dessus de la ville. Les fainéants peuvent monter à bord d’un funiculaire ancestral (sérieusement endommagé lors des tremblements de terre, fréquents dans cette ville située pile à la jonction entre deux plaques tectoniques). Le Cerro San Cristobal est parcouru par un tas de chemins de randonnée menant au sommet, deux piscines creusées dans la roche permettent d’admirer la cordillère les pieds dans l’eau, un jardin japonais permet une retraite reposante, et des cours de gymnastiques sont dispensés aux courageux qui seront montés au sommet.
Le quartier de Providencia, dans lequel vivons pendant cinq jours, abrite tout un tas de petites maisons de ville très mignonnes, et ses rues boisées sont très agréables à arpenter. C’est également sans surprise le quartier qu’ont choisi la plupart des pays du monde entier pour y aménager leur ambassade.
Et toujours, au bout des rues les plus larges, en direction de l’Est, on aperçoit forcément un morceau des Andes, qui surplombent la ville avec majesté.
Enfin pour apercevoir les Andes, il faut espérer que le taux de pollution du jour ne soit pas trop élevé. Parce que oui, il y a un « mais » : le revers de la médaille à Santiago, c’est la pollution. Un nuage épais couvre la ville quasiment constamment, et on s’en rend davantage compte lorsqu’on monte sur les hauteurs de la ville, sur le Cerro San Cristobal par exemple.
Pour fuir la pollution, rien de tel qu’un plongeon dans le Pacifique ! Nous profitons donc de la venue d’Alain, le père de Pauline, en voyage en Argentine et au Chili, pour aller à Valparaiso.
Valpo, comme l’appellent les Chiliens, borde l’Océan Pacifique et est pleine de surprises. La surprise commence lorsqu’on doit trouver une adresse précise, et qu’on se rend compte que même l’usage d’une carte n’aide en rien ! La ville est un dédale de ruelles, d’escaliers, de passages tortueux, de porches étroits et d’ascenseurs brinquebalants. Les cartes n’indiquant évidemment pas le dénivelé, il faut être prêt à gravir des marches et parcourir des distances dignes d’un urban trail.
Nous découvrons pendant trois jours les merveilles de cette ville : son port maritime, jadis très utilisé (jusqu’au creusement du Canal de Panama), ses graffitis colorés constituant un véritable musée à ciel ouvert, le musée de la Marine, si puissante au Chili (y’a qu’à voir leur façade maritime pour comprendre), la maison de Pablo Neruda, poète Chilien connu mondialement et aux poèmes (pour une fois) plutôt accessibles et parlants…
Nous profitons également de cette visite de Valpo pour faire un saut à Viña del Mar, station balnéaire insipide et terriblement urbanisée pourtant renommée au Chili. Nous poussons alors jusqu’à Reñaca. Cette plage est nettement moins construite mais a le mérite de proposer aux plagistes des glaces au manjar (comprenez dulce de leche) qui nous donnent la force de nous jeter dans les rouleaux du Pacifique.
De retour à Santiago, nous retrouvons le temps d’une journée Cristian, un ami rencontré lors de notre échange au Mexique.
Il nous emmène visiter la ville de Melipilla et faire de l’exercice sur les machines de musculation en libre service sur la plage vierge (et connue des seuls Chiliens) de Santo Domingo.
Puis, en à peine deux heures de voiture, nous traversons de part et d’autre ce pays à la géographie si singulière, en passant de la mer à la montagne : de Santo Domingo à Valle Nevado (station de ski de Farrellones, à 2600m d’altitude). Nous sentons alors qu’un rab d’oxygène n’aurait pas déplu à nos petits corps encore novices en altitude.
Puis, de retour à Santiago, nous profitons de quelques jours de repos supplémentaires pour faire quelques achats pour le bivouac, pour profiter des pistes cyclables, pour boire des cafés avec des amis (Thomas, encore merci pour le capuccino), pour apprendre la meilleure des techniques chiliennes pour préparer un asado (le barbecue local, végétariens rentrez chez vous !), pour admirer les coureurs du Marathon de Santiago, pour s’initier au Chilien et à son vocabulaire alambiqué (Paul, on se tient prêt pour l’interro) et pour préparer nos jambes à l’ascension des Andes qui nous attend…
Merci encore à Alain, Paul, Cristian et Thomas pour cette semaine reposante que vous nous avez offert dans la région Centre du Chili ! Nos mollets vous adressent également leurs remerciements les plus sincères.