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LE BLOG

Si toi aussi tu veux parcourir la Carretera Austral


Parcourir la Carretera Austral à vélo est sans doute l’une des expériences les plus attendues des cyclo-voyageurs qui se rendent en Amérique du Sud.

A tel point que quelques jours après notre arrivée en Argentine, alors que nous nous apprêtions à partir de Buenos Aires pour rejoindre Santiago, nos plans ont été bousculés par l’appel de cette région. Sauvage, reculée, vallonnée, cette route est une étape mythique que nous ne pouvions rater…


Egalement appelée Ruta 7, la Carretera Australe est une longue route qui traverse la Patagonie Chilienne de Puerto Montt jusqu’à Villa O’Higgins sur 1250 km. Pour en savoir plus, lire l’article « Into the wild – égarés sur la Carretera Australe ».


Il est plus fréquent de la parcourir du Nord au Sud, mais du fait de notre itinéraire, nous l’avons remontée du Sud au Nord. Les kilomètres indiqués sont donc à prendre en considération depuis Villa O’Higgins.


Si cette route est mythique, elle nécessite également une petite préparation tant elle est unique et reculée. Voici quelques conseils pour tous les cyclotouristes chevronnés qui souhaiteraient se perdre dans cette magnifique région.


Quand y aller ?


La saison haute s’étend de décembre à fin mars. Pendant cette période, vous serez assurés d’avoir le taux de précipitation le plus faible, les meilleures températures et surtout des bateaux qui assurent les liaisons entre les villes de la Carretera qui nécessite une traversée. A partir de début avril et jusque fin novembre, Villa O’Higgins n’est plus desservie par les bateaux.


Rejoindre la Carretera


Du côté de Puerto Montt, il n’y a aucun problème pour rejointe la Ruta 7. Puerto Montt est une grande ville qui dispose de toutes les infrastructures nécessaire pour préparer votre voyage. Du côté Sud, c’est une autre histoire…

L’aventure commence dès El Chalten, en Argentine. Rejoindre Villa O’Higgins apparaît alors comme un parcours du combattant !

Première étape : rejoindre la frontière argentine de l’autre côté du Lago Desierto. 37 km de ripio (plat et venteux) séparent El Chalten du Lago Desierto. Durant la saison haute, des bateaux traversent tous les jours le Lago Desierto.

L’autre côté du Lago Desierto marque la fin du territoire argentin. Cela ne signifie pas pour autant que vous serez au Chili. 22 km de no man’s land séparent les 2 pays.

Les 7 premiers kilomètres de cette zone constituent le vrai challenge de toute cette histoire : 7 km de randonnée qu’il faudra parcourir avec vos bicis. Dénivelé, boue, rivières et racines jalonneront votre chemin. Il faudra tantôt se mettre à l’eau (ou la boue), tantôt retirer vos sacoches pour porter votre monture… 5 heures d’expédition à travers la forêt nous aurons permis d’en venir à bout ! Une bonne occasion pour se muscler les bras !


Une fois les 7 km parcourus, le plus dur est fait. Si le gouvernement argentin ne souhaite pas instaurer de route sur cette portion pour ne pas abîmer la nature, nous pouvons tout de même remercier les chiliens qui ont la gentillesse d’installer du ripio. Un ripio rarement autant savouré ! 17 km de descente principalement qui permettent d’accéder à la douane chilienne, au lieu-dit Candelaria Mancilla.


Une petite cabane est disponible en bordure du lac. Possibilité de faire un feu à l’intérieur. Il y a également un camping (payant) quelques mètres plus haut.


L’aventure n’est pas terminée ! Pour rejoindre Villa O’Higgins, il faudra emprunter un deuxième bateau qui part quelques jours par semaine et qui peut être annulé en cas de mauvais temps. Dans le doute, nous vous conseillons de prendre quelques jours de vivre en rab : un couple de cyclistes Américains a du attendre 11 jours avant de pouvoir embarquer pour Villa O’Higgins, et il n’y a aucune boutique à Candelaria Mancilla !


Bon à savoir : les bateaux sont très chers. Comptez 40 euros pour le Lago Desierto (à payer en pesos argentins soit en réservant ses billets à El Chalten, soit directement sur le bateau) et environ 60 euros pour le Lago O’Higgins (payable en carte bancaire ou en pesos chiliens directement sur le bateau)


Argent


Si vous vous rendez sur la Carretera Austral depuis le Sud, faites en sorte de posséder des pesos chiliens avant de quitter El Chalten. En effet, Cochrane sera la première ville de la Carretera disposant d’un ATM (distributeurs automatique de billets). Le mieux est de retirer dès Puerto Natales ou Punta Arenas.

Vous trouverez des ATM dans 30% des « villes » de la Carretera Australe, notamment Cochrane, Coyhaique, Chaiten et Puerto Montt. Pour les villes ne disposant pas d’ATM, sachez qu’il y a souvent un moyen de payer en carte de crédit (Mastercard et Visa) dans un supermarché ou dans une station service qui reversera les sous au commerçant.


La route


Une des caractéristiques majeure de la Carretera Australe est bien entendu le ripio !

Le ripio signifie tout simplement piste de graviers. De grands travaux sont actuellement en cours sur la Carretera dans le but de la goudronner dans sa totalité. La fin des travaux est prévue pour 2020 mais la route comprend déjà plus de 300 km d’asphalte à partir de Cerro Castillo jusqu’au croisement avec Rio Cisnes, et plusieurs tronçons d’asphalte existent entre Puyuhuapi et Puerto Montt.


Même si nos vélos apprécient fortement ces kilomètres de goudron flambants neufs, le ripio est aussi ce qui fait tout le charme de la Carretera… Le ripio permet également de limiter le trafic ce qui n’est pas anodin pour les cyclos…

Par ailleurs, de plus en plus de tronçons de la Carretera sont en travaux ce qui nuit à la beauté du spectacle. Les travaux consistent à dynamiter une partie du chemin pour y créer une deuxième voie. Développement Vs authenticité… Il n’y a plus de temps à perdre pour découvrir l’originelle Ruta 7 !


De qualité souvent inégale, le ripio est parfois accompagné de facteurs aggravants :

  • tôle ondulée : sortes de vague formées sur le chemin qui dévissent tout sur le vélo et qui n’est franchement pas agréable pour le cycliste (même sensation qu’une séance de PowerPlate)

  • gros cailloux : (surtout les vingt kilomètres au Sud de Cerro Castillo) de la caillasse épaisse dans laquelle même les pneus les plus larges s’enfoncent sous le poids des sacoches de vélo.

  • boue et nids de poules : principalement sur les tronçons en travaux, mais les nids de poules martyrisent les amortisseurs tout au long de la Carretera.

  • dénivelé : malheur à celui qui s’imagine que la Carretera Austral est plate ! C’est une succession de virages, montées et descentes qui permettent de découvrir cascades, lacs, montagnes au fur et à mesure du parcours.

Pour rouler sur le ripio sans démolir votre matériel, prévoir des pneus assez larges (la taille idéale est 26’’, avec une largeur de 1,75 et la marque de référence reste Shwalbe) ainsi que des rayons de rechange, de l’huile pour nettoyer vos chaînes et des bons porte-bagages bien robustes. L’entretien des vélos est à prévoir régulièrement sur le chemin tant il est hostile pour la mécanique.

Nous étions les seuls à franchir la Carretera Australe avec des vélo B’Twin et des pneus de 28’’. Nous avons été très agréablement surpris par la qualité et robustesse du matériel. Aucune casse majeure à déclarer, à condition de les ménager !


Approvisionnement


Eau : celle-ci coule littéralement à flot ! Spécialement dans le sud. Vous verrez défiler des centaines de cascades par jour. Du fait de la proximité avec les champs de glace, l’eau est fraîche et pure. Plus on monte vers le nord, moins il y a de cascades mais il y a plus de villages.

Nourriture : le plus sûr est de prévoir quelques jours de nourriture avec vous, notamment entre Villa O’Higgins et Cochrane (environ 3/4 jours).


Hébergement


Les amateurs de camping sauvages seront servis ! La Carretera Austral est LA région des bivouacs. Il existe quelques refuges (fortement appréciés en cas de pluie) : voir la rubrique ci-dessous « Nos étapes »


Nos étapes


Voici la liste de nos étapes – environ 60 km par jour

  • Villa O’Higgins – Bivouac sauvage / 52 km : refuge indiqué par une roue au km 52. Possibilité d’y faire du feu

  • Bivouac sauvage – Puerto Yungay / 48 km (+ de 1000m de D+) : salles d’attente des deux côté du lac.

  • Puerto Yungay – Bivouac sauvage / 57 km (+ de 1000m de D+) : il y a quelques abris bus et granges le long du chemin.

  • Bivouac sauvage – Cochrane / 60 km (+ de 1000m de D+) : camping

  • Cochrane – lago Bertrand / 50 km

  • Lago Bertrand – Puerto Rio Tranquilo / 70 km : camping

  • Puerto Rio Tranquilo – Bivouac sauvage : 75 km (+ de 1000m de D+)

  • Bivouac sauvage – Cerro Castillo : 50 km : camping

  • Cerro Castillo – Coyhaique / 95 km (+ de 1000m de D+)

  • Coyhaique – bivouac sauvage un peu avant Villa Manihuales / 65 km

  • Bivouac sauvage – bivouac sauvage un peu avant Villa Amengual / 60 km

  • Bivouac sauvage – bivouac sauvage un peu avant le croisement avec Puerto Cisnes / 47 km

  • Bivouac sauvage – Puyuhuapi : 60 km (900m de D+) : camping

Activités


Le vélo c’est bien mais ça fait plaisir de changer d’activités parfois ! Quelques suggestions :

  • Villa O´Higgins : balade jusqu’au mirador

  • Puerto Rio Tranquilo : marche sur le glacier Exploradores (testé est approuvé à 200% - prévoir une journée), balade en bateau jusqu’à la Capilla de Marmol

  • Cerro Castillo : randos avec points de vue magnifiques, balades à cheval

  • Puyuhuapi : termes d’eau chaude : nous avons testés celles de Ventisquero, un vrai bonheur après une journée de pluie !

  • Futaleufu : rafting

  • Chaiten : randos près du volcan Chaiten, observation des otaries sur la plage de Santa Barbara

  • Puerto Montt et ses environs : puerto Varas, lago Llanquillue, volcan Osorno…

  • Et un peu partout : la pêche ! Théoriquement, il faut un permis

Pour accompagner cet article, n'hésitez pas à visionner notre vidéo de cette aventure sur notre page "Videos".

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