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Deuxième traversée des Andes : Paso de Jama

Après nos découvertes et rencontres surprenantes dans le Noroeste Argentin, il a bien fallu se résoudre à quitter cette région si attachante.



Nous quittons donc la ville de Purmamarca, et dépassons rapidement la hauteur de la montagne au sept couleurs, pour atteindre une route de montagne digne des plus grandes étapes du Tour de France. Au programme, la Cuesta de Lipan, une route qui serpente pour monter de 2100m à 4170m d’altitude en seulement 35 kilomètres.






Il nous faudra plus de huit heures pour parcourir cette distance dérisoire, au prix de nombreux efforts : à l’altitude s’est associé le vent pour nous en faire baver davantage. Autant dire que nous ne toucherons pas à la manette des vitesses de toute la journée, premier pignon pendant 35 kilomètres !



Nos premiers pas au dessus de 4000m d’altitude sont un peu titubants, mais nous nous accrochons aux magnifiques paysages qui nous entourent pour nous motiver à pédaler. Des bus nous doublent tout doucement, leur capot grand ouvert pour laisser à leur moteur la chance d’attraper le peu d’oxygène présent dans l’air. A leurs vitres, des touristes confortablement assis nous jettent des regards mêlés d’admiration et de consternation.


Ces regards nous font redoubler d’efforts, et le col arrive enfin, avec toute l’émotion qui peut être associée au passage d’un col à la force des jambes. Cette émotion est totale lorsque quelques passagers de voitures s’arrêtent au sommet pour quelques encouragements et petits mots touchants.







Nous voici enfin dans la Puna, cette région qui fait tant fantasmer tous les Argentins pour son climat hostile, ses plaines d’altitude à l’immensité abyssale, son vent qui fait tourner les têtes, sa faune sauvage, ses déserts de sel et ses lignes droites interminables.




C’est pour nous une magnifique route qui commence : nous ne descendrons désormais plus en dessous de 3600m d’altitude ; nous mâchons de la coca pour lutter contre l’étau qui enserre nos tempes ; nous sommes poursuivis par des vigognes (qui sont de la même famille que les lamas – les camélidés – mais qui se sont pas domestiquées) ; nous dormons avec nos gourdes dans nos duvets afin d’éviter qu’elles ne gèlent pour pouvoir espérer une boisson chaude au petit déjeuner ; nous accordons à nos pneus la rencontre avec la surface craquante des déserts de sel des Salinas Grandes et du Salar d’Olaroz ; nous écoutons Natalia nous expliquer comment est exploité le lithium abondant sous la surface salée des Salars ; nous battons des bras sur nos vélos pour espérer réchauffer au bout de plusieurs heures nos doigts givrés; nous sommes dévisagés par les lamas qui regardent passer les cyclistes, comme les vaches françaises regardent passer les trains ; nous frissonnons en découvrant que même les rivières sont gelées dans ces paysages au froid pénétrant ; nous sommes pris de vertige en songeant aux immensités insondables qui nous entourent…




Nous passons ainsi cinq jours fabuleux, au milieu de nulle part, entre Purmamarca et Jama, où s’arrête pour nous à la fois notre voyage en Argentine et notre route dans les plaines d’altitude de la Puna.



C’est en effet en stop avec Fidel, un Brésilien/Paraguayen adorable (accompagné de son cortège de motards), que nous parcourrons les 160km qui séparent Jama de San Pedro de Atacama, au Chili : la route est encore plus hostile que les 400km que nous venons de sillonner (il faut croire que c’est possible), et les conseils d’autres cyclistes rencontrés en route nous ont dissuadé de nous y aventurer.



Nous quittons donc non sans émotion l’Argentine, et par la même occasion ses empanadas et ses habitants qui nous ont touché par leur ouverture et leur curiosité. Mais nous sommes heureux de retrouver le Chili et d’aller découvrir San Pedro de Atacama, une des villes les plus connues de ce pays droit comme un i.



Pour accompagner cet article, n'hésitez pas à visionner notre vidéo de cette aventure sur notre page "Videos".


Pour vous plonger dans une ambiance sauvage digne de la Puna d’Argentine, nous vous recommandons la lecture suivante :

  • "Petit traité sur l’immensité du monde", de Sylvain Tesson


Et pour illustrer géographiquement nos propos, voici une carte pour vous aider à mieux situer (cliquez dessus pour l'ouvrir) :






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