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LE BLOG

Who ride the world ? Girls !

Il y en a eu avant le départ des discussions profondes et philosophiques avec les copines... " Franchement, comment tu vas faire pour t'épiler ? Et les tampons ? Et tes cheveux ? " " Pauline je conçois que tu sois motivée mais comment tu vas faire pour suivre Clément ? Prends un vélo électrique " " Comment vas-tu faire pour vivre 24h/24 avec Clément pendant 10 mois sans vous entre-tuer ? "


Partir un moment, faire du sport au quotidien, n'avoir que 5kg de fringues et prendre des douches avec parcimonie ne riment pas forcément avec féminité... Et pourtant l’histoire nous montre que je suis rentrée en France avec le même poids d’origine, le même copain et plus qu’emballée par ces 10 mois de baroude. Je m’explique.


Le poids : less is more


J’avais vite compris lors de précédents voyages en mode sac à dos que moins on emporte, moins on porte et mieux on se porte ! Facile à dire mais moins facile à faire lorsque l’on sait qu’il y aura des écarts de températures de 60 degrés (-15/45) et qu'on pédalera à la fois en altitude, sous une chaleur tropicale, au milieu de déserts et parfois avec un vent de face à 100 km/h. La clé du succès : moins de sacoches tu porteras, plus technique ton équipement sera. Vous l’aurez donc compris, on ne lésine pas sur la qualité des produits (à défaut de la quantité). J’ai par ailleurs, bénéficié du passage de papa/maman pour renouveler ma garde de robe en cours de route ;)

Le Physique

C'est vrai que Clément est plutôt du genre à enchaîner les triathlons et moi les apéros mais je mentirais si je vous disais que je n’étais pas sportive avant le départ. Sportive soit, mais outre notre entraînement Lille-Paris à vélo, mon entraînement cyclotourisque s’arrêtait là. Et pourtant j'en ai bouffé du kilomètre par la suite ! Si au début on était plutôt au même rythme vélocipédique (certains diront que Clément était même un poil derrière mais je ne citerai personne), il est vrai que sur la fin j'avais plutôt tendance à faire la discussion avec moi-même ! Incontestablement, l'homme étant plus fort par nature, il ira toujours plus vite que nous. D'où l’importance de compenser par le poids afin de trouver le juste équilibre ! En réalité, lorsque l'on est sur la route, on ne se pose pas toutes ces questions. Le physique c'est dur au début mais après on y pense plus. Le tout est de trouver un bon rythme de croisière dans l'équipe, afin que personne ne se surpasse physiquement constamment.

Au-delà du physique, le mental

Si une bonne condition physique est fondamental à un tel voyage, le mental l'est d’autant plus. Je dirais même (mais c’est un avis personnel) qu’on tient plutôt 80% grâce au mental et 20% grâce au physique.



Si le moral n'est pas là, même 10km peuvent être un chemin de croix. Alors qu’une journée ou l'on a déjà 100 km dans les jambes, que les cuisses ressemblent plus à des troncs d'arbres que des muscles, mais si l'objectif n'est plus très loin et que la motivation est toujours présente alors rien ne pourra vous arrêter. Un bon mental s'entretient par une bonne entente dans l'équipe, le sommeil, des repas conséquents et/ou sexy (mais surtout conséquents !) et ne pas perdre de vue que si on est là, c'est qu'on l'a choisi. Parce qu’au final, lorsque l’on est en bas d’une vallée et que le choix se compose en « si j’arrête et que je repars en arrière, je dois remonter tout ce que je viens de descendre », grosso modo, quand on est sur la route perdu au milieu de ces immensités montagnardes, on n’a pas trop le choix et même lorsque c’est dur on fait avec (ou au pire on fait du stop, ça reste entre nous bien entendu) !

La glamour attitude Un peu effrayée sur les conditions hygiéniques lors du voyage avant de partir, je suis vite passée outre dès les premiers jours à vélo. Epilation ? Un rasoir pèse 30 grammes. Maquillage ? Pas besoin car bronzée tout du long. Cheveux ? Une tresse et on n'en parle plus. Les règles ? Je n’ai pas testé mais il parait que la Lady Cup remporte un franc succès auprès des autres filles à vélo. Au final, mes petits kiffs se résumaient à une crème hydratante, un mini-mascara pour les jours de fête et un après-shampoing. Et vous savez quoi ? On vit très bien comme ça !


(Main)tenir la vie de couple

Si vous voulez connaître la solidité de votre couple, le voyage à vélo est une très bonne épreuve. D’abord, c’est à mon sens très important de bien connaître la personne avant de partir, la connaître dans le sens voyage. Quelques exemples de réflexions bonnes à se poser avant d’envisager un voyage au long cours en duo : prise d’initiative, empathie, capacité à communiquer, capacité à faire des compromis, optimisme, persévérance, second degré. Il y a bien entendu l’amour que l’on porte à l’autre mais si je fais le bilan de ces 10 mois, je me rends compte que si nos coups de gueule tiennent sur les doigts d’une main, cela ne tient pas qu’à l’amour. Premier facteur clé de succès : lorsque l’un des deux membres de l’équipe ne va pas bien, c’est à l’autre d’écouter, se mettre à la place de celui qui est mal, essayer de trouver une solution. Le mal peut être physique comme psychologique. Et croyez-moi, ce n’est pas que dans un sens ! Autre exemple, lorsque l’on se retrouve dans une situation bien merdique (pas d'eau, la nuit qui tombe sans spot de bivouac, un désert de boue...), c’est tellement plus agréable d’être à deux pour dé-dramatiser, voire rire de la situation (valable pour les couples comme pour les groupes d’amis soit dit en passant). Car on sait tous qu’au bout du compte ce seront les histoires les plus marrantes à raconter. Quant à la vie de couple à proprement parler, c’est clair que votre année de voyage ne sera pas sous le signe du glamour ou de la conquête sentimentale. Il faut se faire à l’idée que pendant la durée du voyage, il y a aura beaucoup de moments potes, co-équipiers, bras droit, confident, mais pas petit-ami(e). Ceci étant, l’amour se montre aussi dans les petites expériences du quotidien : un mot doux, une sortie ciné dans une ville, un craquage douche + hôtel de temps à autre, une fleur récoltée dans un champ, une surprise (généralement comestible) dans une sacoche… Au final, il y en a plein des exemples qui permettent de compenser le manque d’intimité comme on le connait dans notre quotidien !


Mais au final la question qu’on pourrait le plus se poser est : « qu’est-ce qu’on va bien pouvoir se raconter des mois durant alors que l’on vit la même chose au même moment ?! » C’est vrai qu’au bout d’un moment les sujets potes/famille/animaux morts vus sur la route/qu'est ce que je mangerais si je pouvais choisir/chauffards/chiens/problèmes intestinaux deviennent vite redondants... C’est donc maintenant que je vais remercier Franck Ferrand, Fabrice Drouel et tous les chroniqueurs radio qui nous ont accompagnés tout au long du voyage ! Tout a commencé un jour où j’étais en « down », imaginez : on était sur une route somptueuse, à 4500 mètres d’altitude sur l’altiplano argentin, entourés de camélidés, volcans et terres immaculées et pourtant j’étais au plus mal : la ville me manquait, les copains et la famille me manquaient, même le métro commençait me manquer, c’est pour dire ! Cas cela ne tienne, Clément m’a mis dans les oreilles une émission de radio podcast (= rediffusion téléchargée et donc écoutable n’importe où n’importe quand même sans réseau) sur les origines de Paris. Quelle délivrance ! Et depuis ce jour-là, les journées ont été ponctuées par nos émissions radios préférées suivies par des sessions échanges, débats le soir ou pendant les pauses !


Au-delà du côté explicatif du voyage version féminin, ce qui me tient à cœur en écrivant cet article est de démontrer que voyager à vélo en tant que femme n’est pas une raison de ne pas se lancer dans l’aventure du cyclotourisme. J’ai beaucoup entendu « je t’admire, tu me fais rêver mais je n’aurais jamais réussi », et pourtant je suis intiment persuadée que 90% des femmes m’ayant dit ça pourraient faire ce que j'ai fait. Peut-être pas aussi longtemps ni dans les conditions aussi primaires que j’ai vécues mais chacun en est capable. L’être humain est par nature adaptable et le facteur majeur qui varie selon chacun est la motivation. Le film Wild, sorti peu de temps avant notre date de départ (2014) est un très beau film sur la relation d’une femme avec la nature. Que vous soyez dans les préparatifs d’un voyage ou juste curieuse, je vous le recommande chaudement !



Alors mesdames, prêtes à en découdre avec la nature maintenant ?

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