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LE BLOG

Locombia : ils sont fous ces Colombiens


On peut dire qu’on l’attendait cette Colombie ! Depuis le temps qu’on croise des cyclistes de la promo « Amérique du Sud 2015 », on entend de bonnes choses au sujet de sa population, de ses paysages verdoyants et de son café ! Certains cyclistes ont même émis la théorie suivante : plus on se dirige vers le Nord de l’Amérique du Sud, plus les gens sont aimables, accueillants et ouverts. La Colombie devrait donc nous réserver de belles rencontres, cela nous convient très bien de finir dans ce pays dont on ne nous a dit que du bien.



Et nous allons aller bien au delà des clichés sur la violence en Colombie, qui a été une dure réalité jusqu’au début des années 2000. Nous ne laissons pas ce filtre des stéréotypes entacher le peuple Colombie. Et nous nous rendrons compte que tous les Colombiens luttent d’arrache-pied pour quitter cette mauvaise réputation qui leur colle à la peau. Ces clichés souillent l’image de leur nation de manière de moins en moins justifiée.



Après le triste épisode qui a clos notre aventure Equatorienne, nous voici à Ipiales, la première ville colombienne après la frontière. Une fois de plus, ce sont des petits fourmillements dans le ventre qui nous saisissent, comme à chaque passage dans un nouveau pays. Comme un saut vers l’inconnu. Et malgré ce qu’on peut penser, après désormais plus de 8 mois de voyage, nous ne sommes pas pour autant blasés à l’idée de découvrir un nouveau pays. Nous arrivons à préserver cette excitation face à l’inconnu, cet émerveillement au quotidien.


Ipiales constitue une des destinations de tourisme religieux les plus importantes du continent Sud Américain. Le Santuario de Nuestra Señora de Las Lajas est un haut lieu catholique Colombien. Il est visité par tous les fervents Sud Américains, du Brésil à l’Argentine, qui viennent prier Notre Dame de Las Lajas dans l’espoir d’assister à des miracles quant à leur santé, celle de leur proche ou même celle de leur business. Le lieu évoque vraiment Lourdes.




On y croise des milliers de pèlerins qui circulent et accrochent des plaques de remerciements pour les miracles dont ils ont bénéficié. On s’y imprègne d’une atmosphère pieuse partagée entre des gens venus pour pratiquer la religion catholique et d’autres qui sont plus là pour pratiquer le selfie. On se rue vers des fontaines distribuant une eau avec laquelle on asperge enfants, malades et animaux de compagnie. Et bien entendu, avant d’atteindre le sanctuaire en lui-même, on déambule au milieu des boutiques souvenirs vendant des gourdes qui revêtent les formes les plus kitsch.



De Ipiales, on se dirige vers Pasto. Nous pensions joindre la capitale de l’état du Nariño en deux jours, nous le ferons finalement en une journée, en poussant un peu. Nous contournons pour cela le volcan Galeras, que l’on galère effectivement à apercevoir tant son sommet est noyé dans les nuages.



Puis, nous passons une bonne semaine dans la petite localité de El Ingenio, située à 5km de Sandonà. C’est une rencontre avec la famille de ma cousine Hermencia, ma famille donc en quelque sorte. Nous sommes accueillis comme des princes, reçus avec du café de la région, et on nous fait goûter toutes les spécialités colombiennes et nariñennes.



C’est une entrée en matière plutôt enrichissante pour nous qui ne connaissons encore rien de la Colombie. Parfait pour en savoir plus sur l’Histoire du pays, sa culture, ses mets et son économie. Doña Rosario, adorable, nous concocte de petits plats succulents tels le Sancocho de Gallina Criolla, une soupe (mais nous nous abstiendrons désormais de le comparer à une soupe après une première erreur !) dans laquelle flotte des morceaux de poule bouillie avec des morceaux de banane plantain et des pommes de terre. Les plumes qui flottent encore dans la cuisine au moment de déguster ce plat en disent long sur la fraicheur de la poule, et sont l’explication parfaite de ce qu’est une poule « criolla », c’est à dire « faite-maison ». Ces plats sont bien entendu accompagnés de l’incontournable jus de fruit pressé : naranjilla (appelé lulo en Colombie), limonade avec les citrons du jardin, mûres, tomates de arbol… Une famille qui n’aurait pas de blender dans sa cuisine n’est probablement pas une famille colombienne.



Arnold, Milena, Cecilia, Fernanda, Don Jesus et toute la famille se plient en quatre pour nous faire découvrir leur culture, nous faire visiter leur région, et nous expliquer tout ce qui est si nouveau pour nous.


Nos hôtes n’hésiteront pas à nous faire entrer dans des usines de canne à sucre, à nous faire visiter des champs de café ou à nous emmener sur des marchés pour goûter aux fruits et légumes de chaque stand. Nous passons donc un séjour enrichissant, et en apprenons par exemple beaucoup sur les plantations de café et de canne à sucre qui nous entourent.



La canne à sucre est utilisée pour faire de la panela. La panela est en gros l’équivalent de ce qu’on appelle chez nous de la cassonade. Elle provient du jus de canne à sucre qui est ensuite bouilli puis filtré dans de petits ateliers appelés trapiches. La panela est ensuite présentée sous la forme de petits pains bruns, qui une fois refroidis deviennent très durs. Les dérivés sont multiples. On peut en faire une boisson, l’agua panela, qui est servie soit froide avec du citron, soit chaude avec des bouts de fromage qui flottent dedans et se délitent pour faire des longs fils caoutchouteux. On peut également s’en servir pour sucrer des laitages, des desserts et autres sucreries. Enfin, un dérivé intéressant, surtout en termes cyclotouristiques, est la melcocha. Il s’agit de panela étirée longuement comme de la guimauve, et qui est incrustée de cacahuètes grillées. Une merveille de calories à laquelle nous aurons souvent recours dans les dénivelés colombiens qui nous attendent.



Pour ce qui est des plantations de café, je reviendrai dessus lorsque nous pédalerons au cœur de la fameuse zona cafetera. Je dirai simplement pour l’instant que c’est un vrai bonheur d’avoir enfin dans nos tasses du tinto, c'est à`dire du vrai café, pas lyophilisé et fait à l’ancienne, avec la fameuse méthode de la « media de abuela » (« chaussette de grand mère »).


Après cette semaine reposante, nous reprenons nos vélos pour aller nous aventurer de nouveau vers la forêt Amazonienne. Une fois de plus, nous avons en effet pris la décision de prendre la tangente. Nous ne suivons la Panaméricaine et nous aventurons vers Mocoa, à la lisière de la forêt Amazonienne.



A court terme, c’est plutôt une bonne nouvelle. Nous sommes dans les Andes, nous aurons donc de belles descentes pour rejoindre le Bassin Amazonien. A plus long terme, cela veut dire qu’il faudra tout remonter plus au Nord, mais nous verrons ça plus tard.


En quittant Pasto, nous longeons la lagune de la Cocha, entourée de chalets en bois qui lui donnent des airs de fjords norvégiens. Puis nous traversons la sublime vallée de Sibundoy, qualifiée de « Suiza Sud Americana », soit la Suisse Sud Américaine. Et le nom est bien choisi : les pâturages de vaches laitières à tâches noires s’étendent sur des centaines d’hectares verdoyants. Nous faisons des stops dans les laiteries pour goûter à toutes les spécialités locales, comme le kumis, ce yaourt légèrement fermenté auquel sont mélangées des mûres. Après tant de kilomètres sans produits laitiers (en gros depuis le début de notre voyage, hormis peut être le lait en poudre qui accompagne notre porridge quotidien) nous voici au paradis. On enchaine les yaourts, les fraises à la chantilly, les kumis aux mûres, les obleas (sorte de galette comme une hostie, fourrée au Dulce de Leche) et les fromage blancs à la faisselle.





Puis, arrive enfin une étape dont de nombreux cyclistes nous parlent depuis plusieurs mois : le fameux « Trampolín de la Muerte ». Vous l’aurez compris, le nom de cette route veut dire le trampoline de la mort.



Le nom est peu rassurant. La réaction des Colombiens à qui on dit qu’on va faire cette route en vélo l’est encore moins.


Et nous voilà engagés dans des alternances de montées/descentes sur une piste cahoteuse en très mauvais état. La route serpente au milieu de montagnes couvertes d’une végétation luxuriante. Une fois de plus, nous sommes plongés dans un décor qui pourrait très bien servir de toile de fond pour un prochain Jurassic Park. C’est incroyablement touffu et vert. Les plantes grimpent, rampent, se faufilent pour prendre possession de la montagne. Et au milieu de tout ça, une route très étroite tente de se frayer un chemin, jonglant entre une nature hostile d’un côté et des précipices vertigineux de l’autre. Du coup, lorsque passent une voiture, ou pire, un camion, nous devons nous plaquer contre la paroi (ou contre le vide, mais l’absence de barrière rend le choix assez évident) et nous faire le plus mince possible. Nos sacoches tapent violemment sur les porte-bagages lorsque nous roulons sur une pierre plus grosse que les autres. Des cailloux roulent sous nos pneus et sont projetés dans le vide tout proche, nous rappelant que le combat contre la gravité est perdu d’avance. Nos pneus dérapent dans les montées, nous forçant à faire plus de tours de pédales pour avancer moins. Nous en bavons. Nous tentons alors d’oublier notre malheur en regardant autour de nous et surtout en nous gratifiant d’un coup d’œil par dessus notre épaule pour observer le chemin parcouru.



Malgré ces difficultés, une fois de plus, comme nombre de nos expériences, cette route vaut le coup. Nous ne regrettons pas d’être passé à travers ce désert vert balafré par cette piste affreuse. Et en guise de récompense, une belle descente vers le Bassin Amazonien nous attend.


Mais la descente s’avère en fait aussi ardue que la montée. Nos mains crispées sur les freins s’ankylosent. Nos fesses deviennent toutes irritées malgré les milliers de kilomètres déjà parcourus sur nos fauteuils en cuir. On soupçonne d'ailleurs les locaux d'avoir choisi le nom de cette route avec tous les rebonds que les cyclistes y font sur leur selle. Pauline chute même à un moment, lors d’un passage avec des cailloux vraiment encombrants. Mais pour tous les cyclistes intéressés par cette route, notez que malgré la technicité et la difficulté de la descente vers Mocoa, il vaut tout de même mieux faire cette route dans notre sens : Pasto vers Mocoa. L’inverse présenterait un profil altimétrique inversé, et il faudrait en gros remonter les Andes depuis Mocoa sur de la piste vraiment sale. Cela dit, de nombreux cyclistes l’ont fait dans ce sens et s’en sont sortis vivants (chapeau aux Cyclotoutpix notamment !).



Mais enfin arrive la ville de Mocoa.


Nous découvrons les jus de fruits vendus au pichet et les assortissons d’un énorme burger de compétition. En bon cyclo qui se respecte après une grosse étape, on accompagne ça d’une grosse portion de frites de yuca (de manioc) et d’une glace géante.


Nous profitons de la forêt tropicale qui nous entoure pour aller faire de la marche dans cette végétation envahissante. Au terme de 3 heures de marche, nous arrivons à « fin del mundo », où s’enchainent une dizaine de cascades dont la dernière est haute d’une centaine de mètres. On accède à cette dernière cascade par le haut, donnant une vue vertigineuse sur le Bassin Amazonien qui s’étend à nos pieds…jusqu’à l’Océan Atlantique !





Après ces nouvelles aventures tropicales, fini de rire ! Il faut maintenant remonter au cœur des Andes. Non, vos Bike-Trusters préférés ne sont pas maso. L’idée est simplement de ne pas emprunter la Panaméricaine, droite, encombrée et ennuyeuse. Nous cherchons toutes les alternatives possibles pour sortir un peu des sentiers battus, en quête de plus d’aventures sur de la piste bien sale. Et puis comme le dit le vieux sage : flat is boring.



Quelques montées et quelques journées de vélo plus tard, nous arrivons à San Agustín. Nous y visitons le site archéologique le plus connu du pays, avec ses centaines de statues mortuaires disposées sur une colline qui surplombe la région du Huila. Ces statues vieilles de plus de 1500 ans sont émouvantes et très bien mises en valeur au cœur d’un parc arboré.



Il faut ensuite continuer la route, en ayant à l’esprit que la Cordillère des Andes, que nous suivons depuis plus de 7 mois, se divise en Colombie. A la hauteur de San Agustín, elle se fractionne en trois cordillères : la Cordillère Orientale, la Cordillère Centrale et la Cordillère Occidentale.

Nous poursuivons notre route vers le Nord, en empruntant la piste qui traverse le Parc National du Puracé, sur les hauteurs de la Cordillère Centrale. Le dénivelé est difficile, car nous sommes au croisement entre les trois cordillères. Ce n’est plus dans une cordillère que nous évoluons, mais dans trois. Trois fois plus de dénivelé, pour trois fois plus de bonheur !





Le Parc du Puracé est particulièrement humide, et nous passons une journée entière sous une pluie battante. Autant la pluie tropicale nous plaisait pour nous rafraichir, mais là nous avons jonglons entre 2500m et 3500m d’altitude. La pluie est donc plutôt désagréable, et, détrempés, nous sommes contraints de camper au bord de la route, au beau milieu d’un nuage et d’une végétation suintante. Qu’il est difficile de s’arrêter dans le froid pour planter une tente dans de hautes herbes qui poussent sur un sol inégal et complètement mouillé. Mais qu’il est agréable en fin de journée d’ouvrir des sacoches qui, malgré les assauts de la pluie, ont conservé bien au sec tous nos vêtements.





Au terme de quatre jours de traversée, nous arrivons à Popayán, la ville blanche. Le centre-ville nous séduit d’emblée, avec ses ruelles immaculée. A la manière de Sucre en Bolivie, Popayán présente des maisons dont les façades sont blanchies à la chaux. L’ensemble est magnifique, et on doit même reconnaître que c’est la première ville colombienne qui nous plait par son architecture et son urbanisme. Le Parque, la place centrale, est particulièrement agréable et lumineux.




Nous poursuivons en bus jusqu’à Cali, ville réputée pour sa violence, notamment dans les banlieues Sud, que nous aurions du traverser en arrivant en vélo.



La ville ne mérite pas cette réputation, et devrait plutôt être connue pour le quartier San Antonio, tout mignon, et les cours de salsa qui sont dispensés à chaque coin de rue. Loin d’être un coup de cœur comme Popayán, Cali mérite tout le même le détour. En plus il y a des piscines dans tous les hotels, même les plus simples ! Nous y passons de bons moments, assaillis par des habitants trop contents de voir des touristes et soucieux de nous y accueillir correctement.




Nous arrivons ensuite, en suivant l’autoroute du café, dans la fameuse Zona Cafetera, la région où pousse la majeure partie du café Colombien. Une fois de plus, près de la ville de Armenia, nous prenons les petits sentiers pour pédaler au milieu des plants de café.






Nous visitons une finca, une ferme productrice de café, située sur une petite route de campagne entre Armenia et le village de Salento. Catarina, la propriétaire, nous y apprend plein de choses et nous fait participer à la cueillette de ces petites graines rouges. Il est intéressant de voir à quel point la production de café est prépondérante ici, et à quel point l’ensemble des producteurs dépend du cours mondial de la petite graine torréfiée. Un des points choquants est cependant que l’ensemble du café de la meilleure qualité – appelé primera clase – est envoyé dans les pays occidentaux. Le segunda clase, moins bon, est consommé par les Colombiens qui ne peuvent pas se permettre de consommer du café de la meilleure qualité.




Nous faisons un détour en vélo pour aller observer la sublime vallée du Parc National Cocora. Cette vallée verdoyante est couverte de centaines de palmiers, les fameux Palmas de Cera, qui sont une espèce unique qui pousse tout droit, à plus de 60m du sol. Depuis nos vélos, on croirait observer une volée de flèches qui serait tombée du ciel sur les flancs de la montagne.



La route continue sur l'autoroute du café, entre Armenia, Salento, Manizales, Pereira. Nous prenons une route alternative via Supia, Caramanta et Valparaiso pour éviter le trafic de camions qui roule à tombeau ouvert vers Medellín. Nous recommandons d’ailleurs cet itinéraire alternatif à tous les cyclotouristes avides de offroad, de petits villages et de pistes reculées.



Ce sont des hauts et des bas, des journées de 100km avec parfois plus de 2000m de dénivelé positif. Mais ces difficultés sont compensées par les paysages qui nous entourent. Nous traversons des champs de mûres où nous nous approvisionnons pour le goûter. Nous pédalons au milieu des odeurs de plants de café où nous aurions simplement à tendre le bras pour en cueillir (d’autant plus que Pauline a fait l’acquisition d’un panier de cafetero pour remplacer sa défunte sacoche de guidon).



Le soir, nous toquons aux portes de fincas pour demander un petit coin de pelouse où planter notre tente. La bonne surprise est parfois qu’une piscine non visible depuis la route nous attend derrière la ferme, avec souvent un bivouac royal à la clef. En bons cyclotouristes, nous débarquons en totale autonomie, demandant simplement un endroit sûr où planter notre tente (l’ensemble des champs colombiens sont clôturés, ce qui rend le camping sauvage plus technique). Et pourtant, à peine nous déballons notre réchaud et notre paquet de riz, nous nous retrouvons avec un café ou un verre de jus de fruits frais à la main et une invitation à diner avec nos hôtes.




Sur les dizaines de fois où nous campons chez les Colombiens, il n’y a pas une fois où on ne nous offre rien. Pas une seule fois sans café ou jus de fruits. Pas une seule fois sans des échanges enrichissants et intéressants. Nous racontons notre quotidien, mais nous sommes aussi curieux d’en savoir plus sur la vie de tous les jours de ces Colombiens adorables.

Ainsi, les meilleurs souvenirs que nous ramènerons de Colombie ne sont pas seulement des images de paysages fabuleux. Nous nous souviendrons avant toute chose de l’hospitalité légendaire des Colombiens. Quel bonheur de finir notre voyage en Amérique du Sud sur cette note chaleureuse. C’est un excellent moyen pour Arnold, Milena, Doña Rosario, Oscar, Serbio, Ricardo, Yane, Daniela, José et tous nos autres hôtes de prendre ainsi une juste revanche vis-à-vis de la mauvaise réputation de la Colombie et de son peuple à travers le monde.



Qu’on se le dise : la Colombie n’est pas plus dangereuse que les autres pays d’Amérique du Sud. Les Colombiens sont de loin les gens les plus accueillants et les plus ouverts que nous ayons rencontré depuis le début de notre voyage.




Enfin nous arrivons à Medellín. Des centaines de tours de plusieurs dizaines d’étages couvrent la vallée, tel le parc Cocora mais avec des immeubles au lieu des palmiers. Il s’agit alors d’évoluer au milieu d’un trafic monstre, sur des axes et des échangeurs routiers, en passant en dessous de ponts sur lesquels roulent des métros bondés. Tout ce tumulte évoque vaguement une scène des Visiteurs. On sent bien qu’on débarque dans un monde moderne, bourdonnant, au sein duquel le cycliste vulnérable n’a rien à faire. Y’a pas à dire, à la jungle urbaine on préfère la vraie jungle !




Mais la ville de Medellín, malgré l’absence de sites touristiques incontournables, nous séduit. Une fois de plus, c’est une revanche de la Colombie sur son image détériorée par un certain Pablo Escobar. Il a mis la ville à feu et à sang pendant plus d’une décennie et aujourd’hui, elle est élue parmi les villes les plus innovantes du monde. Elle a su se redresser suite à cette flambée de violence, et lutter contre la pauvreté dans des quartiers qui étaient alors considérés comme les plus défavorisés du monde.




Nous dormons chez Savo, un Serbe rencontré en chemin qui est prof d’anglais dans un collège de banlieue. Accueillant et très intéressant, Savo nous propose d’aller raconter nos aventures à ses classes. Nous y allons sans trop savoir à quoi nous attendre, et ne serons pas déçus de cette expérience.


Le collège en Colombie, cela n’a rien à voir avec le collège que l’on connaît. Ici, c’est une ambiance cour de prison qui règne malgré les uniformes des élèves. On joue violemment au foot au milieu de la cour, torse-nu. On se promène avec fierté la copine sous le bras, en arborant des tatouages tribaux. On crie, on se roule par terre et on s’avachit dans les couloirs. On se drogue aussi parfois.



Autant dire que la partie « Conférence In Bike We Trust » dans un tel contexte est folklorique. Nous avons droit à toutes sortes de questions :

« Est ce que vous êtes venus de France en vélo ? »

« Est ce que vous êtes des frères et sœurs ? »

« Quel est votre pays préféré, après la Colombie bien entendu ? »


Nous sortons de cette tournée des classes épuisés, assoiffés, enrichis, mais surtout admiratifs de Savo et de ses collègues, et aussi de tous les profs du monde entier !




Nous passons six jours à Medellín. Nous errons entre le quartier populaire pour retrouver un vieil ami de mes parents (rencontré il y a 32 ans !), le parc Botero où le sculpteur local a exposé de nombreuses œuvres corpulentes, le métro qui, il faut bien l’avouer, est flambant neuf et pas désagréable, et Pueblito Paisa, ce fameux village perché sur une colline et donnant une vue panoramique sur la ville et bien entendu les comedors où nous nous devons de tester les specialités locales.




La sortie de Medellín vers le Nord constitue notre dernière étape avant les Caraïbes. Nous vous réservons donc un dernier article dédié à notre arrivée dans les twopiques, qu’il nous faudra rédiger entre une baignade sous les palmiers et une session de plongée.





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